INCERTAINS REGARDS

Section Théâtre Aix-Marseille Université


Masters 1 Pro — 2014 | présentation des projets

samedi 21 juin 2014

Présentation des travaux de mi-parcours des étudiants de première année du master professionnel « dramaturgie et écritures scéniques »


Vendredi 20 et samedi 21 juin 2014, salle SEITA, Friche Belle de Mai.

Vendredi 20 juin 2014


— 14h : Music-Hall, par Roxane Samperiz
— 15h30 : Rose des Vents_Alentour, par Maxime Reverchon
— 17h : Cuoche, ne proposition d’Anaïs Aouat

Samedi 21 juin 2014


— 14h : Les vexations, conception et mise en scène de Johana Giacardi et Julie Raineri
— 15h30 : Fragments intérieurs, un projet d’écriture de Julien Gourdin
— 17h : Projet de conception d’un lieu de création, par Lauren Lenoir


Vendredi 20 juin 2014
14h :

Music-Hall
par Roxane Samperiz


Une artiste de music-hall et ses deux boys racontent l’histoire de leur « carrière », leurs aventures et mésaventures, leurs déboires dans une époque qui ne veut plus d’eux. Le temps les a laissés de côté. Malgré tout, chaque jour ils répètent, recommencent la même ritournelle, dans l’espoir peut-être que cela change. Ils ne cesseront de se battre pour continuer à exister…
Nous interrogeons les didascalies de cette pièce et pensons qu’elles permettent de faire entendre la profonde solitude des personnages. Elles montrent que la répétition est essentielle, qu’elle permet de combler le manque, le vide, mais également de faire bonne figure, de « faire semblant », de s’illusionner encore un peu... Mais quand tout cela n’est plus ? Alors, on brise le silence pour exprimer ce qui devient nécessaire, « ne pas toujours dire des mensonges », enfin parler de l’essentiel et, à travers cette parole, prendre conscience de son existence.

Mise en scène : Roxane Samperiz
Texte : Jean-Luc Lagarce
La Fille : Oriane Faure
Le Premier Boy : Hugo Dutech
Le Deuxième Boy : distribution en cours
Techniciens étudiants référents : Thibault Gambari, Alexandre Petri et Hélène Richaud


15h30 :

Rose des Vents_Alentour
par Maxime Reverchon


Une salle. Qui pour l’un est un rectangle de verdure, un pâturage. Et pour l’autre c’est le parterre d’une église. Ce Lieu où l’autre il est, il Le sait, Le reconnaît, il Le lui laisse dire, il pourra toujours s’en arranger. Ils vaquent à leurs occupations respectives en s’arrangeant le lieu, où lui il vaque à ses occupations. Ils sont affairés. Elle, elle est effectivement affairée. Et lui, il soliloque son affaire.
Nous ne savons pas précisément où l’on est. Le sol de l’endroit est instable. Ici un affaissement du plancher des vaches exhume là le plancher de l’église. Et pour ce qui est de la salle, en son intérieur, des échos de la ville viennent du dehors.
De la Ville, il vient d’en sortir. Oui c’est une épopée : Au sortir de X… Arrive à Y, de retour de X. Sortir du retour de X ! Arrive à Z, de retour de Y. Etc. Le troisième, lui, on sait pas où il est parce que les deux autres ne prennent pas en compte l’endroit où il est. Il parle un écho artificiel, il les fait marcher et eux sont convaincus qu’ils s’éloignent, très loin au sortir de la ville.
Le moment venu, la ville se renversera d’elle-même dans la salle : la parole fleuve et sourde d’une machine parlante sans queue ni tête. Alors le troisième entre pour dévider ce plein. La salle, de nouveau spacieuse et vide, Il parle et s’affaire et s’arrange ; un sentier sillonnant aux travers des objets proéminents, des affaissements et dénivelées, de ce sol fait ci et là de ville et d’église et de champs.

Un mot sur le projet.
Avant-hier (septembre), je recueillais des poèmes, les choisissais à partir de carnets d’années passées. Hier, le recueil prenait un tournant, se constituant en tant que proposition à adresser à la scène du théâtre. Maintenant, il n’est pas question de la mettre en scène moi-même. Pour l’heure il s’agit encore d’une lecture d’auteur. Par la suite, le but est de convoquer trois lecteurs pour que soient entendues les trois voix présentes dans Rose des Vents_Alentours.

Texte et lecture : Maxime Reverchon
Techniciens étudiants référents : Thibault Gambari, Alexandre Petri et Hélène Richaud

Mes remerciements à Charlotte Lavigne et à Florian Haas, pour le regard complice qu’ils ont porté sur ce travail.



17h :

Cuoche
une proposition d’Anaïs Aouat


Sur le plateau, trois actrices - trois créatures - entrent dans une cuisine comme elles entreraient dans une nature-morte. Réunies autour d’une table par besoin de levain dans leur humanité, elles se livrent sur les contradictions de leur condition.
Dans cette cuisine, la chair humaine est peut-être la seule à être « cuisinée ». À l’image du monde, cette cuisine est à la fois ce lieu et cet art dans lequel les actrices se brûlent, se blessent, se décortiquent, se déplument... Toute création s’entrechoque ; les oignons font pleurer, les betteraves blessent et les pommes sont un péché.
Ce projet veut parler du monde comme d’une grande cuisine dans laquelle l’être humain - dernière création, selon la Genèse – s’évertue à survivre, entre le carnage et la beauté de ses actes. Il est l’unique cuisinier parmi les ingrédients de la Terre. Et qu’est-ce qu’un cuisinier, sinon un meurtrier qui œuvre pour le goût ?

Mise en scène : Anaïs Aouat
Textes extraits d’Introspection de Peter Handke
Aide à la mise en scène : Maria Vinciguerra
Technique : Nils Doucet
Avec Marine Debilly, Agathe Paysan, Poussy Draama
Techniciens étudiants référents : Thibault Gambari, Alexandre Petri et Hélène Richaud


Samedi 21 juin 2014

14h :

Les vexations
conception et mise en scène de Johana Giacardi et Julie Raineri


C’est l’histoire de ces personnes qui voudraient vivre en paix mais qui, dès qu’on leur en offre la possibilité, se sentent piégées. Comme si la paix ne pouvait être que dans la sueur, le travail, l’acharnement, la durée à endurer. Sinon il s’agit de l’ennui, l’ennui mortel, et l’ennui on s’y refuse catégoriquement. C’est l’histoire de ces personnes qui croyaient vouloir vivre en paix, mais qui en fait veulent vivre, simplement. Enfin, ça n’est pas simple, mais qu’est-ce que ça serait ennuyeux si ça l’était.

Mise en scène : Johana Giacardi & Julie Raineri
Avec, Anais Aouat, Lauren Lenoir, Edith Mailaender, Heloise Roudiy
Techniciens étudiants référents : Thibault Gambari, Alexandre Petri et Hélène Richaud


15h30 :

Fragments intérieurs
un projet d’écriture de Julien Gourdin


Le premier geste fut celui d’écrire. Écrire l’intranquille. Livrer un récit autobiographique sur la folie pour en extraire le suc.
Ainsi, la matière textuelle récoltée s’est composée en fragments. À partir de ces bribes, le deuxième geste a été d’agencer un montage. J’ai choisi d’articuler ces instantanés de vie avec des poèmes de Fernando Pessoa tirés du Livre de l’intranquillité et un extrait de Sur la route de Jack Kerouac. Le texte élaboré, le troisième geste a été de l’entendre sur un plateau. La forme ainsi créée aboutit à une mise en espace dans laquelle je suis exposé.
Pour me distancier, le texte est porté par une comédienne en avant-scène. Le rideau tombe, je suis à nu.


Texte et mise en scène : Julien Gourdin
Jeu : Julia Magnan
Techniciens étudiants référents : Thibault Gambari, Alexandre Petri et Hélène Richaud


17h :

Projet de conception d’un lieu de création
par Lauren Lenoir


« Concevoir un lieu pour que des artistes et des opérateurs ouvrent des champs nouveaux, propices à l’invention de nouvelles formes d’écritures, à un nouveau rapport aux publics, à une hybridation inédite entre les artistes et la population, et à une véritable rencontre entre artistes.
Un espace où le public qui assiste aux événements et participe aux ateliers, les habitants du territoire, ne sont pas des consommateurs culturels mais bien des partenaires artistiques associés à la démarche du lieu, à un processus de création. Un espace et un temps où est questionné le statut de l’œuvre, et où cette dernière n’est plus le seul objectif atteindre.
Fondé sur une circulation entre des modes de décisions collectifs et l’autonomie des acteurs à l’intérieur de l’organisation, ce projet participera à la définition politique d’un projet sur un territoire, sans pour autant être instrumentalisé dans le cadre d’une procédure publique. Il a pour objectif d’accueillir la jeune création et, à plus long terme, la création régionale, nationale et internationale. »

Conception : Lauren Lenoir, Malte Schwind, association En Devenir
Techniciens étudiants référents : Thibault Gambari, Alexandre Petri et Hélène Richaud